Passer à la postérité
Le bois étant un matériau très durable si on en prend un minimum soin, vos productions ont de fortes chances de traverser les décennies voire les siècles pour les plus chanceux (ou talentueux ). A l'heure du développement durable c'est un argument de plus en faveur de notre passion commune!
Toujours est il que vos œuvres risquent de se sentir orphelines sans un minimum de «précautions» de votre part. Que vous souhaitiez laisser votre nom dans l'histoire ou provoquer une petite pensée émue chez vos descendants, voici donc quelques pistes pour préparer votre passage à la postérité :
A tout seigneur tout honneur, commençons par l'objet que beaucoup de grands menuisiers et d'ébénistes ont utilisé pour marquer leurs œuvres et qui a déja fait ses preuves : l'estampille.
Instaurée il y a quelques siècles par le Parlement de Paris pour protéger le monopole des maîtres menuisiers, elle a aussi servi de publicité. C'est un objet parfois en bois, le plus souvent en métal qui permet d'inscrire de manière indélébile sa «marque», son sceau sur le bois. Utilisée à froid ou à chaud selon les cas, on la trouve sur les traverses, sur la tranche d'un tiroir etc et on peut ainsi déterminer facilement qui a fait quoi.
Enfin ca c'est la théorie puisque bien évidement il y a eu de la fraude et les copies ont commencé à circuler. Aujourd'hui, certaines d'entre elles se vendent quasiment le même prix que l'original!
Vous trouverez des estampilles dans le commerce pour une centaine d'euros à ces adresses:
Il est même possible d'en fabriquer soi même avec un gros boulon, une chute de bois et un peu de fil électrique comme le propose Jaberh :
On définit la forme voulue, on perce la tête de boulon au diamètre du fil électrique, ici 4 trous au extrémités des initiales. On façonne le fil, on introduit les extrémités dans les trous et on aplatit un peu le tout au marteau. Pour l'utiliser, il suffit de chauffer la tête de boulon au chalumeau et on marque l'objet à estampiller en appliquant les initiales dessus.
Vous pouvez tout simplement signer votre meuble à l'encre la plus indélébile que vous trouverez. Recouverte d'un vernis, cette inscription devrait tenir un petit moment.
Une autre idée sympathique consiste à glisser un petit mot sur un morceau de papier derrière un tiroir ou dans une cache secrète du meuble. C'est peut être mon coté fan d'Arsène Lupin qui parle mais j'adorerais tomber sur ce genre de petit trésor.
En parlant de trésor, j'ai entendu parler de quelqu'un qui glisse une pièce de monnaie frappée de l'année dans chacune de ses réalisations. Cela peut sembler un mauvais moyen de perdre un peu d'argent pour certains mais je trouve l'idée intéressante. Connaître du monde à la banque peut se révéler utile pour les meubles fabriqués début janvier...
Enfin, pour les geeks, il doit être possible d’insérer une puce RFID dans l'épaisseur d'une planche. Le problème étant la rétrocompatibilité de la technologie disponible dans quelques décennies. (Vous avez déjà essayé de lire le contenu d'une disquette 5 pouces ¼ après 2010?)
Ce ne sont là que quelques pistes pour une idée un peu égocentrique mais je suis sûr que vos proches aimeront le concept. Et puis qui sait, dans quelques siècles, on s'extasiera peut être sur vos œuvres : «Vous pouvez admirer ici une étagère de Mr X dans sa période «MDF» dans le plus pur style fin Chirac début Sarkozy».
Ceci dit, je ne signe pas tout, loin s'en faut. Même si je travaille à chaque fois avec le plus de soin possible, je me réserve pour les pièces les plus abouties. Je ne saurais décrire le mélange de frustration, de gêne et d’attendrissement qui m’envahit à la vue de mes premières productions. Certaines ont une valeur sentimentale mais je ne souhaite pas forcément les voir figurer au catalogue de la grande rétrospective de copaindescopeaux 2100!